L’hiver au Québec

À Venise en Québec pour Noël 2018

À Venise en Québec pour Noël 2018

Je suis arrivée au début du mois d'octobre, donc en plein automne. Alors que l'automne peut être plutôt maussade à Paris, au Canada, il est magnifique. En effet les arbres arborent des couleurs différentes qui diversifient le paysage, il y a plus de soleil que de pluie, et niveau température, ça oscille entre du 5 et du 15 degrés. Bref, j'ai juste adoré le moment où je suis arrivée.

Bien évidemment, tout cela fut de courte durée, (en 5 ans, je n'ai jamais vécu un automne de plus d'un mois et demi), et mi-novembre, la première neige apparaît : 5 cm. Pour moi, la petite française de banlieue parisienne, 5 cm c'est énorme, et -5 degrés c'est froid ! Je sors donc mon gros manteau d'hiver et mes UGG, et me rend compte que les gens ne sont vraiment pas aussi couverts que moi. Mais après la semaine des premières neiges, plus rien. Les températures remontent, et j'aurai même le droit à mon premier noël au Canada sous 14 degrés ! (si tous les hivers pouvaient être comme ça).

Mais nous sommes quand même au Québec, ne nous méprenons pas, dès l'arrivée du mois de janvier, tempêtes de neige en masse, thermomètre affichant des températures en dessous de -20, ça y est, je vis mon premier hiver québécois.

Mon premier hiver est tout de même relativement court. En effet, nous avions eu les premières neiges à la mi-novembre, mais le véritable hiver s'est installé fin décembre jusqu'à début avril, donc à peine 4 mois, comme on dit, c'est pas si pire. Comme vous le voyez sur la photo ci-dessus, à ce moment-là j'ai les cheveux lisses. N'ayant jamais vécu d'hiver aussi froid, je ne sais pas trop comment adapter ma routine capillaire à ce climat, car à l'époque, je faisais des wash n go en laissant mes cheveux sécher à l'air libre. De plus, pour porter un bonnet (une tuque en québécois lol), le volume des cheveux frisés n'est pas vraiment compatible. Je me rends vite compte que lisser mes cheveux tout l'hiver n'est pas du tout une solution, car ça impliquerait que je le fasse pendant une longue période, et c'est tout le contraire de ce que je souhaite et prône.

Du coup, j'alterne entre cheveux lisses et twist-out, et quand le thermomètre affiche 0 degrés, je recommence les wash n go. C'est le seul hiver où je me suis autant lissée les cheveux (une fois par mois pendant 4 mois), par la suite, j'apprendrai tout simplement à faire mes wash n go avec un sèche-cheveux, voire un casque chauffant.

En ce qui concerne la peau, si vous avez grandi en Europe, vous savez que durant l'hiver, nous les personnes noires, avons tendance à perdre quelque peu notre teint, du fait de moins voir le soleil. Imaginez-vous au Québec !!! Je suis littéralement "pâle" de décembre à mai, par manque de vitamine D, soit, par manque de mon soleil. Je vous conseille justement de vous en procurer [de la vitamine D] durant l'hiver afin de palier à ce manque.

Presque toutes les personnes noires de mon entourage, ayant grandi au Québec, me disent qu'elles détestent l'hiver et qu'elles ne s'y sont jamais habituées. Ces personnes là n'ont pas choisi de naître au Canada, tandis que si vous êtes comme moi, nous avons choisi de nous y installer. C'est donc à prendre ou à laisser. Je vous mentirais si je vous disais que je vais finir ma vie au Canada, car sincèrement, les hivers sont beaucoup trop longs et froids. En revanche, c'est littéralement ce pays qui m'a permis de m'épanouir sur plusieurs aspects, et c'est donc pour ça que je veux obtenir ma citoyenneté canadienne et toujours y avoir un pied-à-terre.

Aussi, l'hiver est une période propice à l'angoisse, au stress, à la baisse de moral et à la dépression. Beaucoup de remises en question durant cette saison. Ai-je fait le bon choix ? Dois-je vraiment rester au Canada ? Est-ce réellement la vie que je souhaite ? C'est tout à fait normal de se poser ce genre de questions, surtout quand on est noir. Partir d'un pays "de blancs" où l'hiver existe, pour s'installer dans un autre pays de blancs où l'hiver non seulement existe mais est 10 fois plus froid et plus long, euh pourquoi ?

Il n'y a pas de bonne réponse à cette question, dans le monde dans lequel on vit, on essaie toutes plus ou moins de vivre (voire survivre) dans l'environnement le moins hostile et le plus bénéfique à notre développement personnel. Je suis de celles pour qui rien n'est définitif dans le vie, je me dis qu'il faut essayer des choses et si ça marche tant mieux, si ça ne marche pas, ça sera une expérience de vie.

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Rivière-des-Prairies un doux matin hivernal

Dans tous les cas, je vous conseille de ne pas forcer les choses, parfois on se dit qu'on est chanceuse d'avoir eu notre visa pour le Canada et qu'on ne peut pas le gâcher. Mais si vous êtes malheureuse, que vos proches vous manquent énormément, que l'hiver est insupportable, que votre vie n'est pas forcément mieux que de là où vous venez, rentrez ou essayez ailleurs. Le plus important c'est de n'avoir aucun regret !

Et vous, comment avez-vous vécu votre premier hiver au Canada ?

Nanoushka.

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