Le PVT : début d'une nouvelle vie

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En 2014, mon grand frère m'annonce la grande nouvelle : il a eu son PVT (permis vacances-travail) et s'en va s'installer au pays des caribous durant l'hiver 2015. Oui, il est arrivé en plein mois de février dans un bon -27 degrés ressenti -38 !!!!!

Cette nouvelle me rend folle de joie pour mon frère, mais me bouleverse également. Parce que le Canada, ça fait 3-4 ans que j'y pense, que je veux m'y installer, et tout à coup, c'est mon frère qui vit ce rêve pour moi. La loose totale quoi ! Je décide de ne pas me dire que j'ai échoué, et je me fixe pour objectif de rejoindre mon frère le plus vite possible.

Le PVT 2015 était le dernier qui fonctionnait sur la base du premier arrivé, premier servi. À l'époque, tu devais créer en amont un compte sur une plateforme autre que CIC (dont le nom m'a échappé), puis, le jour où ils ouvraient les candidatures, tu devais te dépécher d'appliquer afin d'être sélectionné. Il y avait 3 rondes cette année-là, les deux premières ont été un échec pour moi, site beaucoup trop surchagé, impossible d'y accéder. Pour la 3e ronde, mon frère m'explique que les serveurs sont basés au Canada, et que s'il essaie pour moi depuis là-bas, ça a de meilleures chances de fonctionner. Le jour de la 3e et dernière ronde donc, il appliqua pour moi depuis le Canada, et réussit à me faire sélectionner.

Ça y est, mon rêve va se réaliser ! Je vais aller vivre à l'étranger, sur un autre continent, outre-Atlantique, bref, c'est (presque) confirmé, je pars au Canada. Nous sommes au mois de mars 2015, me voilà depuis à peine 7 mois dans mon nouveau boulot (je travaillais chez Vente-privée voyage), et déjà une nouvelle aventure qui m'attend.

Je me hâte à commencer toutes les démarches nécessaires pour compléter mon dossier. Ah oui, j'allais oublier, mais parce que c'est tout de même un élément important dans la clôture de ce chapitre de ma vie (l'avant Canada), j'étais en couple à l'époque et j'ai eu le PVT mais pas lui. Le plan était que je trouve un travail au Canada dans les catégories 0, A ou B, pour pouvoir lui faire le permis de travail conjoint de fait, étant donné que nous vivions ensemble depuis près de 4 ans, et étions même pacsés (un contrat d’union de conjoints en France).

Bref, je commence à planifier mon départ pour l'année suivante (été 2016), quand soudain un drame totalement innatendu se passe, ma maman décède subitement, fin avril 2015.

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Tout mon monde s'écroule, comment imaginer perdre sa mère à 24 ans ? Comment imaginer qu'elle ne verra pas tes enfants, qu'elle n'assistera pas à ton mariage, qu'elle ne viendra pas te rendre visite au Canada, que tu l'as perdue à jamais ? Pourquoi ? Pourquoi, alors que je suis sur le point d'accomplir un de mes rêves, un de mes pires cauchemars se réalise. Est-ce trop demandé d'être totalement heureuse ?


Voilà les questions que je me suis posée encore et encore les jours, les semaines, les mois qui ont suivis son décès. Et pour couronner le tout, j'apprendrai durant l'été 2015, que l'ex en question avait une double vie.

Trop, c'est trop ! J'ai obtenu ma lettre d'introduction le 29 juin 2015, donc j'avais jusqu'à juin 2016 pour venir au Canada et valider mon PVT. Comme je l'ai dit plus haut, mon plan initial était de partir en juin 2016. Sauf qu'avec tout ce que vous venez de lire, vous vous douterez bien qu'il fallait que je m'en aille au plus vite.

Comme notre cher Maître Gim's le chantait, "J'me tire !". Ça y est je n'en peux plus !!! J'ai dû gérer tout l'administratif suite au décès de ma mère, mon mec de l'époque n'a fait que de me mentir et de me manipuler toutes ces années, mon deuil est loin d'être fait, je suis au bord de la dépression, je dois partir. Je prends donc un aller simple Paris-Montréal pour le 3 octobre.

Je passe tout mon mois de septembre à préparer mon départ, j'ai réussi à négocier une rupture conventionnelle, donc j'ai tout le temps nécessaire. J'empile toutes mes affaires et me retrouve avec 70 kg de bagages (oui oui 70 !), je fais mon "pot de départ" au resto avec mes amies, je me fais tatouer pour la dernière fois sur le sol français, je profite des derniers instants en famille, et ce 3 octobre 2015, je prends le vol Air Transat de 9h55 pour Montréal.

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Mon aller-sans retour Paris-Montréal

Je m'en souviendrai toute ma vie, ce moment où je me suis dit que ma vie allait changer, que mon rêve se réalisait enfin, qu'un nouveau chapitre commençait et que j'allais pouvoir repartir à zéro. J'étais totalement soulagée, soulagée de pouvoir échapper à ces derniers mois de peine et souffrance, soulagée de me retrouver seule, soulagée de pouvoir enfin respirer, soulagée de quitter la vie parisienne.

Cela a signé le début de mon aventure canadienne, la plus belle que j'ai vécue jusqu'à présent, cela a marqué mon plus grand changement.

Et vous, comment s'est passée votre arrivée au Canada ?

Nanoushka

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L’hiver au Québec