Préserver sa paix malgré le chaos

Nous vivons une période des plus sombres, mentalement et physiquement épuisante. Ce qu’il se passe aux quatre coins du monde nous affecte tous·tes malgré nous, à un tel point qu’il semble difficile de rester de marbre, d’éviter la conversation, de ne pas y penser. Pour vous dire, j’en fais littéralement des cauchemars. De mauvais rêves dans lesquels je me retrouve dans une ville qui se fait bombardée, et que je tente de fuir par tous les moyens…. En me réveillant, je remercie le ciel d’être saine et sauve et d’avoir “juste fait un cauchemar” mais je pense aussi à toutes ces personnes pour qui ce cauchemar est une tragique réalité. Et puis, la vie continue, suit son cours.

Parfois je ressens de la culpabilité, celle d’être incapable d’agir, impuissante face à tant d’injustice. Mais la vérité, c’est que la plupart du temps, je n’y pense tout simplement pas. D’ailleurs, je refuse de me prononcer sur les réseaux sociaux, afin de préserver mon énergie et mon état mental. Ça peut paraître comme un signe d’indifférence, de manque d’empathie, mais c’est ma façon de protéger ma paix intérieure.

En ce moment, je suis fatiguée. Changement de saison, changement d’heure, baisse des températures, préparation de l’hiver mais aussi rythme plutôt effréné sont tout un tas de facteurs expliquant cette fatigue. C’est donc pour mon bien que je me mets des limites à ce que je peux endurer sur le plan émotionnel étant totalement hors de mon contrôle.

Pour être honnête, même des occasions de vie sociale peuvent être un peu trop énergivores pour moi en ce moment. Je les choisis minutieusement. Je fais en sorte de passer du temps précieux avec les bonnes personnes, celles qui m’apportent de l’amour et de la joie. J’évite aussi les discussions “gossip”, comme par exemple les récents aveux de Jada Pinkett-Smith à propos de son mariage. Je ne veux rien savoir. Je ne veux pas en parler. Cela ne m’apporte rien de positif.

Je ne dis pas que c’est mauvais de parler politique, d’enjeux sociaux, et même de gossip, mais ce que je souhaite expliquer à travers cet article, c’est qu’en temps de chaos, il est important de choisir ses batailles, et surtout de trouver des stratégies pour maintenir sa paix et ne pas se laisser submerger pas tout un tas d’émotions négatives.

Une de mes stratégies consiste à apprécier chaque rare moment de repos que je m’accorde. J’ai réalisé qu’habituellement, je ne sais pas vraiment me reposer, dans le sens où, même les jours où je ne travaille pas (pour un salaire), je suis active. J’ai du mal à reposer totalement mon corps et mon cerveau. Alors cet automne, j’apprends à juste être là, dans mon lit, sans regarder un film ou une série, sans être sur mon ordi ou mon téléphone, sans lire, sans écrire, sans réfléchir à tel ou tel projet. Et c’est difficile, parce que j’ai l’impression d’être inutile, de procrastiner, de ne pas être assez productive. Mais en même temps, on ne peut être productive sans repos, comme un appareil ne peut fonctionner sans que sa batterie ne soit rechargée.

C’est donc cela ma façon de trouver et maintenir ce sentiment d’apaisement et de reconnaissance. Parce que oui, avoir le luxe de se sentir apaisée, c’est reconnaître que je suis dans une situation privilégiée, loin de la guerre, de la violence, de la peur. J’active tous mes sens. Je suis en connexion avec moi-même, avec mon corps, avec mon esprit, avec mon âme. Et je profite de chacun de ces moments, car ils sont trop peu nombreux mais ô combien nécessaires. Et c’est ainsi que je préserve ma paix malgré un temps de chaos.

Nanoushka.

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