2021 : Une année riche en émotions
Je ne sais même pas par où commencer… Disons que, après tout le chamboulement de l’année 2020, je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre en cette année 2021. Cependant, je dois avouer qu’au fond de moi, je sentais que beaucoup de changements allaient arriver et je n’ai pas été déçue.
Tout d’abord, comme vous le savez, je suis née fin janvier, ce qui signifie que je commence toujours l’année avec en tête que je cumule une année de plus, c’est-à-dire, je débute l’année en me disant que je vieillis. Non pas que cela me pose problème, mais c’est toujours une belle piqûre de rappel, comme le courrier de la SAAQ pour le renouvellement du permis de conduire (ici au Québec, on paie son permis chaque année à sa date d’anniversaire).
Bref, cette année, j’ai eu 30 ans. Vous le savez, en tant que femme, l’arrivée des 30 ans marque un tournant décisif. Il se dit même que c’est l’âge d’or de la femme. Je ne crois pas vraiment à cette histoire d’âge d’or, en revanche, je vous le confirme, 30 ans, c’est un changement majeur, d’un point de vue mental, physique, psychique, et je dirais, surtout d’un point de vue sociétal. La plupart de mes amies proches en France sont mamans, et ce depuis plusieurs années déjà. Lorsque je suis arrivée au Canada, je sortais d’une période tellement sombre qu’être en couple et devenir maman était vraiment le cadet de mes soucis. J’ai tout de même rencontré mon partenaire avec qui je partage ma vie depuis 4 ans et demi. Cependant, lorsque nous nous sommes mis en couple, je voyais la maternité à des années lumières. Maintenant que j’ai atteint la trentaine, je sais que ce n’est plus qu’une question d’années. D’ailleurs, lorsque j’ai fait le bilan de ma vingtaine, et que j’ai pensé au bilan que je ferai de ma trentaine, je me suis dit que de nombreuses choses auront sûrement changé, je serais probablement maman, je vivrais probablement dans un autre pays, j’aurais certainement une vie complètement différente.
Ça semble excitant, mais dans les faits, c’est quelque peu effrayant. J’ai réalisé cette année, que bien que le désir de maternité se faisait ressentir chez moi, la grossesse, l’accouchement et le post-partum me font extrêmement peur. Ayant subi une fausse couche à l’âge de 23 ans, je sais qu’au fond de moi, le jour où je serai de nouveau prête à tomber enceinte, la crainte de refaire une fausse couche sera très présente. De plus, je trouve qu’il y un gros manque de soutien psychologique en ce qui concerne la maternité. Pour rappel également, je n’ai plus ma mère, et me dire que lorsque je serai enceinte, je n’aurai même pas le soutien maternel nécessaire me décourage quelque peu. Enfin bon, ceci n’est pas un article sur la grossesse donc je vais m’arrêter ici.
Revenons aux 30 ans et à tous ces changements survenus durant cette année 2021.
Pour continuer sur l’aspect professionnel, en mai 2021, pour la première fois de ma vie, je me suis faite licenciée. Je travaillais dans un cabinet de consultants en tourisme et hôtellerie, et après 2 ans et demi, j’ai été virée pour un soi-disant motif de conflit d’intérêt. Je ne rentrerai pas dans les détails, mais disons que, ça a quand même bien touché mon égo, et puis ça a tout changé dans ma routine. Je travaillais à temps partiel depuis quelques mois déjà, car entre Nuances et l’école, impossible de continuer à temps plein. Donc ne plus avoir ces 3 jours de travail a totalement chamboulé mon quotidien et mon organisation, moi qui suis habituellement rigoureuse et disciplinée. Je commence à véritablement vivre au jour le jour, je perds mon équilibre alimentaire et ma motivation à faire du sport. Vous vous douterez bien que cela a eu pour conséquences une prise de poids. Pas si importante (5 kg), mais quand même présente. Pourtant, quand on y pense, c’est le plan parfait, je suis au chômage, et ai tout le temps nécessaire à accorder au développement de mon entreprise. L’un dans l’autre, c’est un super avantage. Cependant, j’ai réalisé au fil des mois, qu’il était tout de même important pour moi, de diversifier mes activités professionnelles et personnelles. J’ai donc fini par retrouver un job à temps partiel dans le tourisme, mais avec des personnes qui partagent des valeurs similaires aux miennes et dans un environnement de travail sain et agréable. Pour tout vous dire, je travaille pour une femme noire et honnêtement, c’est la meilleure directrice avec qui j’ai pu travailler durant mes 11 ans sur le marché du travail.
D’un point de vue plus personnel, cette année, j’ai perdu mon grand-père maternelle, et malheureusement, à cause de la pandémie, je n’ai pas pu assister à ses funérailles en Martinique. J’en ai un goût très amer, car l’an passé, je devais me rendre en Martinique, mais la pandémie m’a forcé à annuler ce voyage. Par conséquent, je n’ai pas pu voir mon grand-père une dernière fois avant qu’il nous quitte. À l’heure où j’écris ce texte, le gouvernement canadien a de nouveau fortement déconseillé les voyages non essentiels. Je ne sais pas jusqu’à quand cela va durer, mais une chose est sûre, j’ai réellement besoin de me ressourcer, d’aller me recueillir sur la tombe familiale où ma mère, mes grands-parents et mon oncle reposent, j’ai besoin de revoir ma famille après presque 7 années, j’ai besoin de revoir mon île, le manque est bien trop fort.
Enfin, je ne peux pas écrire cet article sans bien évidemment évoquer l’évolution de Noire & Femme. Le blog a eu un an en juin 2021, et je vous avais d’ailleurs écrit un article à ce sujet. Sinon, j’ai eu l’occasion de voir 2 de mes textes dans le superbe recueil Arc-En-Xlles, ce qui est pour moi un très bel accomplissement, et me donne envie d’approfondir l’écriture.
Et puis le podcast on en parle ? Car oui, c’est en mars 2021 que j’ai officiellement lancé le podcast. 8 épisodes avec invitées et 5 épisodes de la chronique Food for thought. Il a atteint les 1000 écoutes ce mois-ci. C’est quand même pas mal sachant le peu de moyens et visibilité que j’ai. Cependant, pour être honnête avec vous, je ne sais pas si je vais le continuer. Déjà, parce que je travaille sur un autre projet de podcast dont je vous parlerai lorsque le moment sera venu, et puis parce que, finalement, je me suis rendue compte qu’il y avait tellement d’autres podcasts sur des sujets similaires, mieux réalisés, plus populaires, que je me pose la question de la pertinence du podcast Noire & Femme. Peut-être que vous saurez me convaincre de le continuer, mais en attendant, je n’envisage pas forcément de maintenir cet aspect de la plateforme, à long terme.
Sinon, j’ai eu l’occasion d’organiser le premier panel de discussion qui a eu lieu le 29 octobre 2021, et comme le décrit mon article précédent, il fut un véritable succès. Je pense donc plutôt me concentrer là-dessus à l’avenir, car avant toute chose, c’est un espace communautaire et sécuritaire que je souhaite offrir à travers ce projet. L’idée de créer un organisme à but non lucratif m’a d’ailleurs traversé l’esprit, un espace qui promeut le bien-être et la santé mentale des femmes noires. Qu’en pensez-vous ?
Enfin, vous l’aurez deviné, je remets également en question le projet Noire & Femme car c’est important pour moi que cette plateforme soit utile, qu’elle serve à bon escient et qu’elle ne soit pas un énième blog ou compte Instagram qui ne fasse pas vraiment avancer la cause.